Une communauté aux grandes épopées depuis octobre 1987

Les ouvriers depuis la genèse de Hardé

Un homme, une histoire, une paroisse

Historique regroupé par un expert en langues

Une communauté aux grandes épopées depuis octobre 1987

Aujourd’hui appelée Paroisse de Maroua-Hardé, cette Communauté a vu le jour le 10 octobre 1987 par 05 familles de migrants tchadiens. Les premières rencontres de l’église locale se sont déroulées dans le domicile de leur leader, le sieur Zachée Maoundombaye, au quartier Hardé. Ils ont immédiatement invité les familles voisines de Moundang, dont deux ont quitté l’UEEC pour les rejoindre. Les langues de service étaient au départ Ngambay et Moundang.

La communauté Bamoun les rejoint plus tard pour former une église locale beaucoup plus forte, on passe alors du bilingue Ngambay-Moundang au trilingue Français-Ngambay-Moundang pour les services de culte.

Au fil du temps, le Français est devenu plus dominant que les deux autres langues dû surement à la transformation de la communauté qui devient de plus en plus multiculturelle et multiethnique.

Les ouvriers depuis la genèse de Hardé

1- Pasteur NDOYALDJIM Bulus, du 07 oct 1987 au 14 août 1988

C’est le tout premier pasteur de la Paroisse EEC de Maroua-Hardé. Il fait environ 11 mois. Son départ précoce a été regretté par la communauté, car par ses efforts inlassables auprès des autorités, il entérine le terrain offert par le chef du quartier. Ce terrain va servir plus tard à la construction du temple. Après le départ du Pasteur, l’intérim est assuré par le Pasteur proposant ALMADJIEL André en poste à Maga. Mais l’état de la route Maroua-Maga en saison pluvieuse n’a pas permis au proposant de se déplacer régulièrement. C’est donc l’Evangéliste Zachée assisté des anciens qui ont effectivement dirigé la Paroisse pendant cette trêve en attentant l’arrivée d’un autre ouvrier.

2- Délégué Pasteur BEKOY-NDJEKILA Joseph, du 20 sept 1988 au 25 sept 1989

Il a quand-même réussi en 01 an à construire le temple en terre battue avant de partir.

3- Pasteur proposant NGAKOUTOU Luc, du 25 sept 1989 au 30 août 1992

Il a inauguré le 17 décembre 1989 le temple construit par son prédécesseur. Il a implanté l’EEC à Mora, Mokolo, Yagoua et Dana. Pendant son service à Hardé, l’église a reçu un don d’un grand terrain sur la route de Kaéle. Le pasteur a directement entrepris des travaux de construction. Mais une haute autorité à l’époque est venue interrompre les travaux sous le prétexte que ce terrain est le sien. Ce pasteur laisse après lui le projet de construction du Presbytère et du temple provincial. Il laisse également 2400 parpaings sur le terrain litigieux.

4- Pasteur NDOUMBE NDOUMBE Richard, sept 1992 à 1994

Il arrive le 13 septembre 1992. Il réalise le projet de construction d’un temple plus grand de Hardé avec la collaboration des anciens et le courage non négligeable des fidèles aux travers des collectes spéciales tous les dimanches et des apports en nature. Les parpaings laissés par son prédécesseur sont utilisés à cet effet. Un nouveau temple, celui que nous avons actuellement, est construit tout autour de l’ancien. C’est après la charpente que ce dernier, qui était battu de terre, a été détruit. C’est également à cette période qu’arrive le projet de l’Evangélisation Allemande dans l’Extrême-Nord. C’est aussi à ce moment que le domaine du presbytère est acheté avec l’aide des partenaires allemands. Le Pasteur NDOUMBE est le premier à s’installer au presbytère, juste après son achat.

5- Pasteur MOULIOUM Nicodème, 1994-1997

6- Pasteur BOUEMBA Amos, vers 1997-1999

Venant de Mokolo . Il est celui qui va inaugurer le forage de l’église en vers 1999.

7- Pasteur MBOULA MOTO, vers 1999-2001

Il est l’ouvrier qui va élever une clôture autour de l’église. Il aura fait 02 ans.

8- Pasteur NGOUMOU Abraham, vers 2001-2003


9- Rév BARACK, de sept 2003 à sept 2007

C’est lui qui initie les requêtes pour récupérer les parcelles de l’église vers 2006 auprès des autorités judiciaires. En effet, le terrain que l’église avait reçu du chef du quartier a été contesté et une bonne partie a été arrachée par les voisins prétextant que cela appartenait à leurs parents.  Les requêtes du Pasteur furent sans succès.

10- Rév. TOKAP Edith Dieunedort, de sept 2007 à sept 2013

 Il est surnommé l’Animateur (selon l’ancien Zachée) car très remarquable par son caractère à mettre un sourire sur un visage. Il est très proche de la jeunesse et est très dynamique. Il construit le local aujourd’hui occupé par le Culte d’enfants. Il est le pasteur présent lors de l’avènement de l’Ecole Normale Supérieur de Maroua. Il a reçu les jeunes qui venaient de divers horizons et s’assurait de leur encadrement. Il œuvre dans la paroisse pendant  07 ans.

11- Rév. NTCHOUANKEU Guy Armand, de sept 2013 à août 2022

Plusieurs œuvres de la paroisse sont à l’actif de ce Pasteur à l’instar de la construction du plafond et du remplacement de la chaire en bois blanc par une chaire en le bois rouge. Il aura passé 09 ans dans la paroisse, y compris les années de crise qu’a connues l’église.

12-Rév. KOULI Mathias, d’août 2022 à nos jours

Venant du Centre Martin Luther de Garoua

Parti du Tchad vers les années 1980 en raison des troubles politiques et venu s’installer au Cameroun, dans la région de l’extrême-nord et précisément dans la ville de Maroua, sieur Mandoubaye Zachée, de nationalité tchadienne est un chrétien de l’Eglise Evangélique du Tchad (EET). Il adhère à la communauté de l’Union des Eglises Evangéliques du Cameroun (UEEC) de Domayo, par absence de sa communauté d’origine dans la ville. C’est avec zèle et dynamisme nul autre pareil qu’il œuvre dans sa nouvelle communauté. Très vite, des responsabilités lui sont confiées comme celle du Secrétariat de l’aumônerie des femmes. Notons qu’à cette époque, l’église était en très grande majorité composée de femmes et ce sont elles qui étaient les actrices principales du développement des paroisses. Avec ces femmes, Zachée œuvrait dans plusieurs aspects. Ils ont effectué la toute première sortie d’évangélisation dans les villes de Mokolo et Garoua. Ils ont œuvré pour le développement de la communauté. C’est donc un homme appelé de Dieu pour une mission dont le Seigneur seul avait encore le calendrier à cette date là.

Vers 1987, le Président de Région du Grand-Nord, feu TATENBAI Alibah, a vent des œuvres de Zachée dans la ville de Maroua et particulièrement au sein du ministère des femmes de l’UEEC. Quand il apprend que cet homme, très engagé et voué au service de Dieu, est de base de l’Eglise Evangélique du Tchad, alors il saisit l’opportunité pour implanter dans la ville de Maroua l’Eglise Evangélique du Cameroun. Une nouvelle mission noble s’annonce pour Zachée. Le Pasteur TATENBAI vint à Maroua quelques temps après, arriva au domicile de Zachée et lui présenta le projet. « Tu dois créer l’EEC dans cette ville». Zachée, naturellement inquiet pour cette nouvelle tâche et surtout pour la communauté UEEC de Domayo qu’il devra quitter, se demanda comment s’y prendre. Il reçut des stratégies du Pasteur afin de ne pas fragiliser les actions entamées à l’UEEC, mais surtout pour y quitter avec paix et douceur. L’homme crut au projet et aborda le Conseil d’anciens de l’UEEC avec tact.

Zachée était un homme à plusieurs responsabilités à l’UEEC de Domayo. Au moment où il est sollicité pour implanter son église d’origine, il est au cœur d’un projet de collecte de fonds avec les femmes de l’UEEC. Le projet visait au développement de cette communauté, spécifiquement pour l’agrandissement des locaux. Bien qu’étant déjà dans sa nouvelle mission, l’homme s’est donné le défis de conduire à terme le projet initié à l’UEEC. Ses œuvres ont été appréciées par le Pasteur et le Conseil d’anciens de l’UEEC. C’est avec tête haute, dans la paix et la quiétude que Zachée quitte l’UEEC. Son nom restera marqué dans les mémoires positives de la communauté UEEC de Domayo.

Zachée commence son nouveau ministère d’évangéliste à l’EEC par le porte à porte. Il va de maison en maison, de famille en famille, pour annoncer la parole de Dieu et surtout pour parler de la cellule de prière qui allait naître dan son domicile. Quatre (04) familles tchadiennes et une (01) famille Moundang ont répondu présentes lors du premier culte du premier dimanche pour un effectif d’environ 15 personnes dans la cour de monsieur Zachée. Avant cette première rencontre, le propriétaire des lieux avait déjà balisé les lieux en rencontrant ses voisins et le Chef du quartier pour leur informer des rencontres de prière qui se passeront dorénavant chez lui. Personne n’y trouva objection.  L’œuf est donc éclos.

Des  mois passèrent et la cellule prenait davantage corps. Les frères Bamoun de l’EEC, n’ayant pas trouvé leur église mère à Maroua s’étaient également abrités à l’UEEC et y avaient créé un groupe appelé Hossana. Dès qu’il entendit qu’il existait désormais une cellule de prière de l’EEC à Maroua, le groupement Bamoun décida de rejoindre Zachée. C’est toute une masse de personnes qui vient renforcer la cellule. Quand Zachée reçoit officiellement sa carte d’évangéliste, la cellule a déjà en son sein 04 groupes : UFC (Union des Femmes Chrétienne), TKRN (chorale tchadienne), SION (chorale Moundang), Hossana (chorale Bamoun). 

L’effectif grandissant ne pouvait plus être contenu seulement dans la cour, mais il fallait également exploiter une partie de la route. Les voisins, et principalement ceux de la communauté musulmane, ont exprimé leur mécontentement légitime envers cet envahissement, car la cellule recrutait de plus en plus des membres. Ils ont insisté que les rencontres cessassent, mais avec la pugnacité de l’évangéliste Zachée des compromis furent trouvés. Le principal était de quitter la route et de trouver ailleurs un local qui abriterait l’église qui avait déjà pris forme. Informé de la situation, le Pasteur Président TATEMBAI engagea des procédures pour la légalisation de l’EEC de Maroua-Hardé. Pendant ce temps, l’évangéliste rencontra le Chef du quartier pour lui demander un terrain où implanter son église. Une grande parcelle lui avait été donnée, allant du lieu actuel de la Paroisse jusqu’aux berges du Mayo. La sérénité s’installa complètement lorsque la Paroisse est reconnue officiellement le 10 octobre 1987 et qu’un ouvrier y est envoyé par la National.

L’évangéliste Zachée connut plusieurs ouvriers et a parfaitement travaillé avec eux pour la construction et le développement de la paroisse. Avec le Pasteur NDOYALDJIM Bulus, ils ont entériné auprès des autorités le terrain offert par le Chef du quartier à Hardé. Après le départ de ce Pasteur, Zachée dirige la paroisse avec les anciens pendant une période d’environ 05 semaines avant l’arrivée du Délégué Pasteur BEKOY-NDJEKILA Joseph. Avec ce dernier, ils ont réussi à élever un temple en terre battue.

Il a accompagné le Pasteur proposant NGAKOUTOU Luc (du 25 septembre 1989 au 30 août 1992) dans le projet d’implantation de l’EEC dans d’autres villes de l’extrême-nord (Mokolo, Mora, Yagoua et Dana). Il est fortement impliqué dans la construction d’un temple plus grand (celui que nous avons actuellement) avec le Pasteur Ndoumbé Ndoumbé Richard arrivé à Hardé le 13 septembre 1992. Le domicile de l’évangéliste était utilisé comme base de construction, on y frappait des parpaings et certains matériels y étaient gardés.

Il négocie l’achat du domaine qu’occupe aujourd’hui le presbytère. En effet, à cette époque, le lieu qui abrite le presbytère actuel était une propriété d’un Alhaji qui souhaitait le vendre. Il y avait un grand restaurant appelé « koulié ».  L’évangéliste Zachée est allé convaincre ce propriétaire qui au départ ne souhaitait pas laisser son domaine à des chrétiens. La région a été informée de l’affaire et avec l’aide des partenaires allemands de l’époque, le domaine fut acheté.

Après le passage d’autres ouvriers, le Pasteur BARACK arriva en 2001 et mandata l’évangéliste  Zachée devenu ancien d’église pour une nouvelle mission : implanter les cellules de prière de Meskine et Palar. Ces missions furent bien réussies par le brave homme de Dieu. Ces cellules de prière deviennent plus tard des annexes de la paroisse de Maroua-Hardé. Au moment où nous rédigeons ce document, Meskine est déjà une paroisse.

Aujourd’hui l’évangéliste  Zachée continue à être ancien dans la paroisse qu’il a fondée et se réjouit de toutes ces années d’obéissance au Seigneur. Retraité, ancien travailleur à l’hôtel « Relais porte Mayo », c’est un homme heureux pour le travail abattu et auquel il accorde toujours autant de dévouement qu’à ses débuts.

Historique de la Paroisse, regroupé par un expert en langues

L’Église Évangélique du Cameroun, en abrégée EEC, est une émanation de la Société des Missions Baptiste Jamaïcaine que Joseph Merrick et Alfred Saker fondèrent sur la côte camerounaise de 1843 jusqu’en 1884 et dont les stations missionnaires furent confiées à la Société missionnaire de Bâle et à la Société missionnaire de Berlin lors de l’établissement de l’autorité allemande dans le pays. Leurs stations missionnaires furent par la suite partagées entre la Société des Missions de Bâle et la Société des Missions Évangéliques de Paris lorsque l’Allemagne perdit la Première Guerre Mondiale en 1918 et que le Cameroun devint sous mandaté de la Grande-Bretagne et la France. Tandis que la Société des Missions de Bâle poursuivait son expansion dans le sud du Cameroun britannique (actuelles Régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest), la Société des Missions Évangéliques de Paris reprenait les stations missionnaires situées au Cameroun français (8 des 10 Régions) où les missionnaires baptistes Français furent postés. Ces derniers étendirent l’œuvre sur tout le territoire et fondèrent de nombreuses églises locales, dont l’Église Évangélique du Cameroun, fondée en 1957 avec son siège à Douala, est la plus importante.

L’EEC est organisée en Régions, Districts et Paroisses. En 2009, l’Église comptait au total 18 régions synodales, dont neuf dans la Région de l’Ouest du pays et cinq dans la Région du Littoral. Les quatre régions synodales restantes étaient partagées entre les huit autres Régions du pays. Cela établit clairement la domination des régions de l’Ouest et du Littoral dans ce groupe ecclésial. Les Bamiléké-Bamoun et les Duala sont généralement considérés comme les groupes ethniques dominants au sein de l’Église. La structure ethnique de la plupart des paroisses de l’Église témoigne de la prédominance écrasante de ces deux groupes ethniques dans l’EEC. 

La paroisse de Maroua-Hardé est l’une des nombreuses paroisses de l’Église Évangélique du Cameroun, et la seule paroisse de l’église de la ville de Maroua. Les paroisses de Meskine et Pallar sont situées dans des villages satellites autour de la ville. La paroisse EEC de Maroua-Hardé a vu le jour le 10 octobre 1987, lorsque 5 migrants tchadiens quittèrent l’Union des Églises Évangéliques au Cameroun (UEEC) pour fonder une église locale de l’EEC. En fait, ces Tchadiens, sous la conduite de Zachée Maoundombaye, étaient membres de l’Église Évangélique au Tchad et avaient fui leur pays au début des années 1980 en raison de troubles politiques. À leur arrivée, ils cherchèrent immédiatement un lieu de culte et n’en trouvèrent aucun dont le style cultuel fut assez proche de celui de leur église d’origine, à l’exception de l’EEC. Lorsque l’occasion s’est présentée de créer une église évangélique, ils ont immédiatement saisi l’occasion et organisé un premier service religieux dans la maison de Maoundombaye, dans le quartier de Hardé. Immédiatement après le début des activités religieuses, ils invitèrent les familles voisines (Moundang) à les rejoindre, deux desquelles quittèrent l’UEEC se joindre à eux.

Le groupe Bamoun ne les rejoignit que plus tard pour former une église locale beaucoup plus forte. Dès la création de cette église locale, l’autorité de l’église  y nomma un pasteur adjoint Ngambay. Il fut suivi par un autre pasteur adjoint Ngambay doté de pouvoirs plus étendus. Cependant, le premier pasteur affecté à l’église locale sera un Duala ; et depuis 2000, tous les pasteurs parlent Medumba (Bamileke). Il s’ensuit que, d‘un service bilingue Ngambay-Mundang, la paroisse est passée à une paroisse trilingue français-Ngambay-Mundang, le Ngambay et le Mundang se voyant attribué des fonctions limitées pendant le service. Aujourd’hui, l’église locale est devenue une paroisse. Quatre cent trente-six paroissiens y étaient inscrits en 2014. La paroisse relève de la Région synodale du Nord et de l’Extrême-Nord, district de Maroua. Au moment de l’enquête, on y dénombrait 16 Anciens et 25 Conseillers Paroissiaux. La répartition ethnolinguistique dans la paroisse était la suivante :

Table : Répartition ethnolinguistique dans la paroisse de Maroua-Hardé de l’EEC

Cette répartition montre qu’il n’y a pas de groupe ethnique majoritaire dans la paroisse, même si le groupe Medumba est assez prédominant (35%).

En général, les Bamileke, un ensemble de groupes ethniques parlant les six principales langues autochtones de la région de l’Ouest (Medumba, Ngiemboon, Ghomala’, Ngemba, Fe’fe’, Yemba), représentent 72 % de la population paroissiale. Bien que le groupe ethnique Bamun se trouve dans la région de l’Ouest, il n’est généralement pas considéré comme faisant partie du groupe Bamiléké dans l’EEC. Un accord plus ou moins tacite au sein du bureau national avait longtemps partagée la présidence du bureau national entre les Bamun, Bamileke et Duala de manière cyclique. Le groupe Fulfulde (7 %) comprend environ 7 à 8 groupes ethniques différents issus des régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamawa, fiefs Fulfulde de la partie septentrionale du pays. Même si les locuteurs du mundang et du Ngambay sont compétents en fulfulde, ils ont gardé un statut particulier au sein de la paroisse de Maroua-Hardé en tant que membres fondateurs. Cependant, l’augmentation du nombre de membres d’autres groupes ethniques au fil du temps a réduit l’importance du mundang et du ngambay, dont les langues étaient les principales langues liturgiques de la paroisse lors de sa création. Cette évolution se voit également dans la métamorphose des différentes chorales de la paroisse. Les 10 chorales de la paroisse sont Voix de l’Espérance, Groupe d’Hommes Chrétiens (GHC), Sion, Union Chrétienne des Jeunes Gens (UCJG), Les Messagers du Christ, Groupe d’Animation Liturgique (GAL), Union de Femmes Chrétiennes (UFC) , TKRN, Les Chœurs Joyeux et Echo. Hormis l’UCJG, l’UFC, le GAL et le GHC, les 6 autres groupes étaient ou sont encore ethniques. En fait, Voix de l’Espérance et Sion sont nés comme chorales mundang, le premier étant un groupe de jeunes et le second un groupe d’adultes. Aujourd’hui, Voix de l’Espérance est passée d’un groupe de jeunes Mundang à un groupe multiculturel/multiethnique, tandis que Sion est restée ethnique. La situation est similaire pour la communauté de langue Ngambay dont les deux chorales, à savoir TKRN et Les Choeurs Joyeux, se sont développées de manière asymétrique. Le groupe des adultes (TKRN) est resté inchangé tandis que celui des jeunes s’est transformé en un groupe multiculturel/multiethnique. Echo, le seul groupe Bamun, est une chorale de jeunes et semble être resté inchangé, du moins en ce qui concerne ses membres ;. Pourtant, ses membres chantent principalement en français, le bamun étant l’une des langues mineures utilisées pour le chant. Les Messagers du Christ ont été créés pour être une chorale basée sur le Medumba. Bien qu’ils chantent principalement en français et occasionnellement en Medumba, leurs membres sont pour la plupart originaires de la région de l’Ouest et maîtrisent Medumba.

Extrait de

The Language of Evangelisation in ‘Foreign’ Territories: The Case of Maroua, Cameroon Antoine Willy Ndzotom Mbakop1 Article history: Received: July 9, 2021 , Accepted: July 18, 2021;Displayed Online: July 18, 2021; Published: September 30, 2021